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Challenge Imagine Me And You : Ma religion dans son regard : les textes
Quel est votre préféré ? | Texte 1 : le Faberry | | 100% | [ 1 ] | Texte 2 : Evelyne | | 0% | [ 0 ] |
| Total des votes : 1 | |
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Sujet: Challenge Imagine Me And You : Ma religion dans son regard : les textes Dim 27 Juil - 22:58 | |
| On ne peut pas dire que cela a vraiment inspiré du monde, seulement 2 textes reçus mais le thème n'était pas simple. Rassurez-vous cela changera pour le prochain que vous pouvez déjà retrouvé ici : Voici le premier texte : - Libérée, délivrée:
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Résumé : song-fic toute simple sur Quinn et Rachel, sur la chanson « Let it go », du film d’animation « Frozen » de Disney. Naturellement, il s’agit des paroles traduites directement en français, et non pas de la réinterprétation (cependant très correcte) qui en a été faite pour la version française du film.
Le vent souffle doucement par petites rafales, et fait virevolter les mèches blondes, encadrant un visage fin à l’allure pensive. Accoudée à la balustrade surplombant le Carnegie Hall Tower, la silhouette se détache sur le ciel rougeoyant de cette fin de journée hivernale. Quinn songe à la fin de son stage, dans la prestigieuse salle de concert à laquelle est accotée la tour où elle se tient. Elle repense à la série de photographie qu’elle a faite, aux articles qu’elle a publiés, aux interviews qu’elle est allée chercher et qu’elle a réalisées, afin de concevoir un hors-série pour le magazine prestigieux qui l’emploie pour son stage de fin d’études de Yale. Dans quelques mois, elle aura son diplôme, et son rédacteur en chef a l’air particulièrement content d’elle. Elle n’est pas naïve, elle sait que même s’il lui a promis d’essayer de lui trouver un poste, ces promesses n’engagent que ceux qui y croient. Cependant, penser à la perspective de pouvoir s’installer à New York ne peut l’empêcher de la faire rêver. Hier soir encore elle avait une discussion orageuse avec son père, qui souhaiterait qu’elle vienne vivre près de lui, qui lui parle de garçons de bonne famille, de vie sérieuse et stable. Mais le vent suffit à faire s’envoler tout ça. Quinn n’y prête plus aucune attention. Sa mère se contente du minimum de contact, perdue entre sa culpabilité et son amour maladroit pour sa fille, et qui elle aussi aimerait qu’elle revienne près d’elle, mais qui a moins la décence d’essayer de tenir cette envie secrète, quand bien même Quinn lit en elle comme dans ses livres tant chéris. Sa vie n’est plus à Lima. Elle ne l’a jamais été. Ce n’était pas une vie.
Elle résidait dans un univers de glace, en haut d’une montagne solitaire, vierge de toute empreinte, de toute chaleur humaine. C’était le royaume Fabray, un royaume de solitude où chacun vivait, ou plutôt survivait, isolé. Il fallait se construire à travers une image, et toujours présenter cette face au monde, un visage parfait, une attitude parfaite, une réussite parfaite. Comme si, à Lima, être parfait était important. Cette minable petite ville perdue au fin fond de l’Ohio. Mais Quinn y avait cru, bernée, trompé, baignée dans cet univers pourri, macérant dans ses propres contradictions, ses peurs irréfléchies depuis des générations. Et elle, Quinn, était la reine de ce simulacre de famille depuis que Frannie avait fui, pour finalement retomber dans le même schéma. Tenue par son rang de paraitre plutôt que d’être, transformant son corps, travestissant son âme, elle s’était élevée, dominant tout le lycée, toisant la masse grouillante des élèves d’un regard froid, ignorant délibérément la douleur de son cœur en sang. Elle était la Reine de glace. Elle était une Fabray, une de plus, si creuse. Elle ignorait aussi fermement qu’elle le pouvait les hurlements de son âme, comme un vent de tempête qui tournait dans les limites de son esprit. Elle a tout fait pour essayer de se contenir, et Dieu seul savait tout ce qu’elle avait essayé. Ils ne devaient jamais voir derrière son masque, ils ne devaient jamais savoir qui elle était réellement. « Ils » étaient le reste du monde, famille comprise. Elle était la fille parfaite qu’elle avait à être. Elle avait scellé son être, caché ses sentiments. Mais la façade avait craqué, et maintenant, ils savent.
Alors elle a lâché prise, s’est jetée dans le vide, elle s’est laissée aller. Elle ne pouvait plus retenir au fond d’elle ses sentiments, quels qu’ils soient, pour quiconque. C’était après sa première année pour Yale. Elle avait tellement expérimenté en une année, de son professeur de littérature au mariage de Will Shuester, en passant par la mort de Finn. Cet été là, elle est rentrée chez elle. Et à travers le prisme de ses nouvelles connaissances, de ses nouvelles résolutions, elle a vu le ridicule des Fabray, de cette morale, de ces crispations religieuses. C’est comme si une explosion avait eu lieu en elle, brisant la façade. Elle était repartie un jour, claquant la porte derrière elle, respirant à plein nez l’air de la liberté, qui sentait le gasoil, les jardins sous la chaleur de l’été et des promesses infinies. Elle aurait pu avoir peur de l’immensité de l’inconnu qui s’ouvrait devant elle. Mais elle restait Quinn, elle n’avait pas peur. Et elle n’était plus une Fabray, elle n’était plus seule. Elle est allée voir les Hummel. Avec Carol et Burt, ils ont parlé de Finn pendant des heures, ils ont même évoqué Beth, qui aurait pu être sa fille. Elle est restée chez eux plusieurs jours, puis est repartie voir Puck. La visite a été plus courte, plus douloureuse, mais nécessaire. Beth reste le plus grand regret de Quinn. Elle n’a toujours pas revu sa fille directement, juste à travers quelques rares photos. Aura-t-elle un jour ce courage qui lui manque ? Ou attendra-t-elle que cette enfant se décide peut-être à faire le premier pas pour la retrouver ? Après ça, tout s’était enchaîné. La rentrée pour Yale approchait, elle avait changé d’orientation pour le journalisme au lieu de la littérature. Si les livres la fascinaient toujours autant, les disséquer jusqu’à en extraire le moindre sens avait fini par l’écœurer. Elle avait laissé la tempête de son esprit éclater, et avait suivi le vent. Elle avait l’impression d’avoir tellement à rattraper, et tellement à redécouvrir. Des lieux à voir, des personnes à rencontrer, des amitiés à renouer, des amours à faire fleurir.
Loin de Lima, de la pression, tout cela lui paraissait désormais ridicule, tellement insignifiant. Libérée, délivrée de ses crainte qui ne la contrôlaient plus, elle a pris le train jusqu’à New York. Elle se rappellera probablement toute sa vie de la tête de Santana quand elle a ouvert la porte de leur appartement. Une Santana qui avait bien changé elle aussi, puisqu’elle l’a prise dans un monstrueux câlin qui lui a fait le plus grand bien. Elle a été rassurée de voir que leur amitié avait résisté aux évènements du mariage de Will. Puis Kurt et Rachel sont arrivés, attirés par les cris de leur colocataire, et leur étonnement n’a pas été moindre. Ils ont voulu savoir ce qu’elle faisait là, ce qu’elle devenait. Mais comment leur expliquer qu’elle démarrait une nouvelle vie ? Elle a essayé de répondre simplement à leurs questions, et ils ont tous les trois su lire à travers les lignes. La soirée a été délicieuse, exactement ce qu’il lui fallait pour la rassurer sur ses choix. Après quelques bières, c’est Kurt qui a eu la phrase-clef : « il est temps pour toi de montrer ce que tu peux faire ». Cette phrase qui résonne désormais comme un mantra dans son cœur. Et la première de ses actions a été de se réconcilier pour de bon avec Rachel Berry. Finies les tergiversations, les conversations sibyllines et les sous-entendus tellement masqués que même leur auteur ne les voit pas. Elles étaient deux femmes aux tempéraments étrangement semblables, mais aux manières de l’exprimer très différentes. Et elles n’étaient plus à Lima, dans un lycée empli d’adolescents mal dégrossis. Il était temps de cesser ce jeu du chat et de la souris autour de leur amitié qu’elles ont joué toutes ces années. Et même Quinn ne s’est pas attendu à un tel résultat. Ça a été comme si elles avaient fait voler en éclat des limites qu’elles n’ont même pas pris la peine de tester. Il n’y avait plus de jugement, de bien ou de mal, de popularité ou de loser, plus de règles pour elles. Rachel a cherché toute sa vie quelqu’un comme Quinn pour l’épauler, une personne artistiquement sensible, capable d’apprécier son chant sans le jalouser, qui n’attend d’elle que le meilleur et qui la pousse à aller toujours plus loin. Quinn a trouvé une jeune fille extravertie, capable d’étouffer les gens sous son affection, et de pardonner sans contrepartie les erreurs. Les premiers mois ont été particulièrement étranges, cette amitié phagocytant presque leurs deux vies avant qu’elles ne trouvent un équilibre entre elles, leurs études et leurs autres amis. Elles se sentaient si libres ensemble.
Le second été a été très différent du premier. Elle l’a passé sur les routes, dans un road-trip particulier réunissant entre autres plusieurs anciens membres du Glee Club. Même si l’ambiance a été parfois électrique due à la présence de Brittany et Dani autour d’une pauvre Santana qui ne savait plus à quel saint se vouer, ç’a été un été magnifique, plein de rencontres magiques, d’expériences enrichissantes et d’éclats de rire sauvages. Quinn a eu l’impression de ne faire plus qu’une avec le vent de la liberté qui soufflait dans son ciel. Parfois, elle s’est dit qu’elle pourrait se perdre, que tout finira un jour, qu’elle chutera lourdement. Mais chaque jour s’est ouvert sur une nouvelle joie, et ses moments de doutes ont toujours été balayés par le sourire de Rachel. Plus jamais on ne la verra pleurer sa solitude, son mal-être. Elle a fait son choix, à travers cette vie elle se tient debout, et c’est par cette vie qu’elle restera, laissant la tempête de son bonheur se déchainer. Et pourtant, ce n’était que le commencement…
Quand est-ce que l’équilibre a basculé ? À quel moment ces pensées ont commencé à la travailler ? Ce qui n’a été d’abord que quelques moments de gêne a fleuri brutalement et a envahi son âme comme l’expansion fractale d’une nuée de givre, occupant chaque recoin de son esprit, chaque pensée envers elle se cristallisant comme une délicate sculpture de glace, belle, fragile et terriblement envoutante. Quinn n’est pas stupide, elle le sait et les autres le savent. Son amitié avec Rachel Berry n’était plus. Elle en est tombée amoureuse. Ce n’était pas important de savoir comment. De toute manière, si quelqu’un sait comment l’amour se crée, alors le principal mystère de l’univers sera résolu. Quinn a failli fuir. C’était trop. Trop loin, trop fort, plus qu’elle n’a jamais voulu. Elle qui avait enfin défini les marques de sa vie a vu ses fondements vaciller. Sournoisement, les enseignements de l’Eglise et les paroles de son père lui sont revenus. Elle les a combattues, aussi fort qu’elle l’a pu. Mais elle n’aurait pas pu gagner, pas seule. Et elle n’était plus seule. Naturellement, elle se serait tournée vers Santana pour l’aider, mais celle-ci se débattait avec ses propres démons depuis le voyage en été. Kurt n’était pas assez proche d’elle, malgré leurs nombreuses discussions autour de la mode. Finalement, la solution lui est apparue d’elle-même, un matin, sur le perron de sa chambre à New Haven : Rachel Berry elle-même. Inquiète de l’éloignement de Quinn, pensant que celle-ci avait des soucis, elle a tout laissé en plan pour venir la voir. Et c’est dans les yeux perplexes de la jeune chanteuse que Quinn puisa la force de rejeter ses inquiétudes. Elle s’est jurée de ne jamais revenir en arrière, et son passé était le passé d’une autre. Elle a définitivement tiré un trait sur l’enseignement religieux de son adolescence, et a remplacé son Dieu par une déesse au regard plein d’espoir, à la voix de cristal et au cœur de feu. Elle a décidé ce jour-là, à ce moment très précis où elle a vu une Rachel couverte de neige se dresser devant elle, qu’elle lui ferait la cour et qu’elle ne vénèrerait plus qu’elle.
Ça n’a pas été simple, Rachel a mis du temps à comprendre ce qu’il se passait, et Quinn est passée par d’intenses crises de frustration et de jalousie. Mais s’il y a une chose dont elle est certaine, c’est bien de son charme. Et elle a tissé sa toile, lentement, sûrement, amenant petit à petit Rachel à la désirer, à vouloir succomber à son attirance, fascinant son oiseau de paradis qui a fini par lui tomber dans les bras. Si Quinn avait su plus tôt à quel point c’était bon d’aimer et d’être aimée en retour de Rachel Berry, elle aurait probablement évité ces longues années de luttes. Mais maintenant, les deux jeunes femmes s’étaient trouvées. Quinn pense à cette relation, à l’acceptation de leurs amis qui n’ont même pas haussé les épaules. Elle et Rachel sont à l’aube de leur vie, leurs études sont bientôt fines. Rachel tient le rôle principal dans une comédie d’un théâtre off-Broadway, Quinn commence à tisser son réseau de contacts. Et quand elle repense à sa vie, elle ne voit que cette fille parfaite qui a enfin disparu. Car la vie ce n’est pas une façade lisse, c’est un solide couvert de petites ou grandes aspérités, cicatrices qui prouvent les réussites ou les échecs, qui démontrent que nous existons, debout dans la lumière du jour. Elle se tourne, quitte la balustrade, et se prépare à rentrer chez elles. Derrière elle, l’hiver de New-York agite quelques flocons, mais il est tellement insignifiant en regard du froid qui l’habitait naguère, et qui ne pourra plus jamais la blesser.
Et le deuxième : - Spoiler:
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Il est des lieux qui s'imposent comme sacrés. Ils ne symbolisent aucune religion, ne demandent pas à être reliés à une mystique quelle qu'elle soit et pourtant ils s'érigent devant nous, et notre voix se meure. On y entre comme dans un temple, humble et apaisé.
Evelyne ressent cela. Elle le ressent encore plus qu'elle n'a jamais cru en rien. Dieu pour elle n'était qu'une connaissance qu'on perdait vite de vue. Quand la vie nous entraîne, on n'a plus le temps de regarder vers le ciel et de se demander si un type nous regarde et nous aide. Non, on étudie, on trouve du travail, et il faut régler les problèmes du quotidien, les factures, la nourriture, les relations amoureuses. Surtout les relations amoureuses. Ces contacts avec les autres êtres humains. Evelyne n'était pas à l'aise dans cet exercice. L'autre est tellement imprévisible. Tellement exigeant parfois. Elle avait vite laissé tomber, préférant de petites aventures à des relations pleines de compromis.
Alors, Evelyne est là. Un livre à la main, fébrile. L'édifice se tient là, droit et fier. Une bouffée d'adrénaline monte en elle. Elle passe les portiques de sécurité, agit comme un automate, ne comprend presque rien à ce qu'on lui dit. Cela importe peu, elle n'est pas venu pour découvrir les Pays-Bas. Non, elle est venue à cause de ce livre à la côte abîmée, aux pages jaunies, à l'histoire connue par cœur.
Evelyne qui ne croit en rien est venue en pèlerinage.
Elle a trouvé ces pages, comme certains disent trouver Dieu. La Lumière est apparue. Pour Evelyne, cette lumière fut un rayon de soleil, filtré par un vieux store désuet. Elle s'était enfin acheté un appartement, l'indépendance absolue lui ouvrait les bras. Il était venu le temps de rendre une dernière visite à la maison familiale. Le grenier avait délivré ses derniers souvenirs, des poupées, des ballons, une petite cuisine, un berceau, des peluches, des cadres brisés, des broderies fleuries, des vieux meubles, des livres. Ce livre. L'installation électrique chez les parents d'Evelyne était à refaire, les plombs sautaient, les lampes grillaient. Ce fut le cas, durant cette chaude après midi de début septembre. Alors qu'Evelyne et son frère cherchaient le restant de ses affaires, l'unique lampe de la pièce avait pris sa retraite, les plongeant dans une obscurité relative mais gênante pour la poursuite de leur mission. Johan avait pesté et était sorti pour réparer l'ampoule. Le silence l'avait enveloppée rapidement. Et puis elle avait remarqué ce trait lumineux. Il semblait désigner un tas de poussières sous le vieux rocking-chair de sa mère. Lentement, elle s'était déplacée jusqu'à lui, veillant à ne rien casser. Et elle l'avait attrapé. Girl with the Pearl Earring. Un titre qui devait renvoyer à une illustration arrachée par les années. Son frère revint, elle glissa la relique dans la poche arrière de son jean et continua son déménagement.
L'ouvrage ne la rattrapa que des semaines plus tard, alors qu'elle ouvrit le sac dans lequel elle avait finit par le jeter, sans qu'elle n'y pensait plus. Ce titre référant au vide la marqua une nouvelle fois, elle caressa la couverture estropiée puis s'installa dans son fauteuil. Chicago s'offrait à elle quand ses yeux parcouraient les premières lignes.
Une semaine avait suffit. Evelyne n'aimait pas lire, pourtant l'histoire de Griet l'avait transportée et émue. Cette jeune servante, détestée par ses patronnes, mais sublimée par le peintre. Cette jeune femme l'obsédait d'autant plus qu'elle ne se figurait pas son visage. Le trou béant de la première de couverture était source de frustration. Bien sûr elle aurait pu aller voir sur internet. Bien sûr, elle a été tentée. Mais étrangement, elle résista. Elle s'était attachée à l’héroïne, d'une telle façon qu'elle jugea presque immoral d'aller la découvrir aussi facilement. Il lui semblait qu'elle méritait plus d'efforts que de taper quelques mots dans une barre de recherche.
Elle tenta d'oublier l’œuvre. Elle la cacha. Elle travailla plus, sortit plus, aima plus. L'obsession ne diminua pas, la curiosité non plus. Elle se sentait folle et s'inquiétait. Un simple livre peut-il nous mettre dans cet état ? Elle réfléchit et trancha que oui. Elle subissait le même phénomène qui touchait certaines personnes obnubilées par des chanteurs ou des acteurs. Au moins, se dit-elle, je ne ferais jamais de mal à un personnage de fiction. Elle se détendit et replaça l'ouvrage sur sa maigre bibliothèque, entre quelques manuels d'économie et des magazines scientifiques. Après tout, Griet n'était qu'une énigme de plus. Peut-être était-ce là tout l'enjeu de cette fille sans visage.
Trois mois plus tard, elle souhaitait de bonnes vacances à sa secrétaire. Nous étions en mai et sa destination en surprit plus d'un. Aux îles caraïbes, elle avait préféré la Hollande. La Haye plus précisément.
C'était avec excitation qu'elle avait embarqué dans l'avion. Elle allait enfin la rencontrer. Griet. Son obsession allait avoir un visage. L'énigme allait être résolue.
Alors elle est là. A l'intérieur du Mauritshuis. Elle ne voit rien, les œuvres qu'il abrite l'intéressent peu. Elle n'a que peu d'attention vers l'art. Elle erre dans les salles. Elle retarde le moment de la rencontre. Elle serre le livre dans sa main. Ses joues sont rouges, comme si elle se rendait à un rendez-vous. C'est une jeune adolescente qui perd ses moyens devant le plus beau du lycée. Son cœur bat vite, ses oreilles bourdonnent, elle prend de grandes inspirations. Elle tente de se calmer. Bientôt, la fin de cette aventure, de cette relation. Griet va avoir des traits, son fantasme va se confirmer ou s'évanouir. Elle est à la fois si calme et si transportée. Elle voudrait fuir, comme rester encore des heures dans ce monument.
Elle avance encore. Et elle sait. Par instinct, par prédiction, peu importe mais elle sait. En passant le pas de cette porte, elle découvrira le tableau. De fait, elle attend, elle se calme, tente de se concentrer sur cet Astronome. Elle réfléchit aux couleurs, au décor. Elle détaille cet homme auquel finalement elle n'accorde que peu d'importance. Elle le regarde juste parce qu'il est là, parce qu'il faut feindre de ne pas trop attendre l'autre. Elle respire et passe la porte.
Et elle est là. Meisje met de parel. La jeune fille à la perle. Un guide est là, il explique à un groupe d'américain la façon dont elle a été peinte, la combinaison des couleurs, la manière qu'avait Vermeer de rendre la lumière à ses œuvres. Evelyne sait que tout vient de la perle. Le livre le dit. Le peintre a finit le tableau, Griet et lui l'observent. Tous deux savent qu'il manque quelque chose. Griet devine avant Vermeer, elle craint qu'il ne comprenne. Un échange de regard et Griet sait qu'elle doit emprunter une perle à l'une de ses patronnes. La perle change tout dans ce tableau.
Pourtant, Evelyne ne la regarde que peu. Elle ne détaille pas autant ce tableau qu'elle ne la fait pour le précédant. Un comble semble-t-il. Elle discerne la coiffe bleue et blanche, cette note de lumière, grâce à la perle. Elle devine ses habits. Mais elle est happée. Elle se plonge dans le regard de celle qu'elle appellera toute sa vie Griet, sans savoir si c'est véritablement elle. Peu importe, ce mystère ne doit pas être résolu.
Enfin, Evelyne comprend. Elle est retenue par ce regard, celui qu'elle a tant cherché dans les pages jaunies. Elle le contemple, l'adore. Regard presque suave, presque contraint, ce regard qui porte et ne cessera de porter le seul mystère qu'Evelyne s'accorde. Ce regard sera l'emblème de sa religion.
Et Evelyne s'assoit. Elle sourit. Sa quête est terminée. Elle est paisible. Cette jeune fille est là. Peinte, majestueusement simple. Et ses yeux disent tout et rien en même temps. Evelyne baisse la tête et joint ses mains. Elle s'incline, non devant le peintre, mais devant le modèle. Griet devient son Dieu, et le cœur d'Evelyne se met à battre normalement.
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 aurore123 Prénom : Aurore Age : 29 Messages : 679 Sujet: Re: Challenge Imagine Me And You : Ma religion dans son regard : les textes Lun 28 Juil - 20:26 | |
| Deux textes magnifiques et tellement différent. J'ai eu bien du mal à choisir. bravo aux auteurs ! |
Sujet: Re: Challenge Imagine Me And You : Ma religion dans son regard : les textes Mar 29 Juil - 20:23 | |
| Moi, j'avoue que je ne sais toujours pas lequel choisir.
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Sujet: Re: Challenge Imagine Me And You : Ma religion dans son regard : les textes Mer 30 Juil - 9:39 | |
| Je suis un des auteurs donc je vais m'abstenir de voter ^^ J'ai pour principe de ne jamais voter pour moi, mais quand il n'y a qu'un seul autre texte en compéttion, c'est bof...
En tout cas, j'aime beaucoup cet autre texte, que je trouve plus inspiré et plus riche en émotions que le mien. |
 lulu62149 Prénom : Lucie, lu' Age : 23 Messages : 3501 Sujet: Re: Challenge Imagine Me And You : Ma religion dans son regard : les textes Dim 3 Aoû - 6:36 | |
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Sujet: Re: Challenge Imagine Me And You : Ma religion dans son regard : les textes Lun 4 Aoû - 7:12 | |
| Hier je pense que c'est fini.
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 lulu62149 Prénom : Lucie, lu' Age : 23 Messages : 3501 Sujet: Re: Challenge Imagine Me And You : Ma religion dans son regard : les textes Lun 4 Aoû - 8:02 | |
| Ah bah félicitations a Anonyme  |
Sujet: Re: Challenge Imagine Me And You : Ma religion dans son regard : les textes Lun 4 Aoû - 8:06 | |
| Gagner par un seul vote, c'est un peu dommage, j'ai déjà eu des résultats plus glorieux... Pourquoi les gens n'ont pas voté (et pourquoi l'autre vote, pour le texte Evelyne) a été retiré ? |
 lulu62149 Prénom : Lucie, lu' Age : 23 Messages : 3501 Sujet: Re: Challenge Imagine Me And You : Ma religion dans son regard : les textes Lun 4 Aoû - 8:12 | |
| Parce que j'avais voté pour moi même  et puis quelques jours après me suis dit que même si c'est pour éviter de se taper la honte avoir qu'un vote de toi même c'est nul alors je l'ai enlevé |
Sujet: Re: Challenge Imagine Me And You : Ma religion dans son regard : les textes Lun 4 Aoû - 9:51 | |
| Si j'avais su, j'aurai voté pour toi alors ^^ |
 lulu62149 Prénom : Lucie, lu' Age : 23 Messages : 3501 Sujet: Re: Challenge Imagine Me And You : Ma religion dans son regard : les textes Lun 4 Aoû - 9:53 | |
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Sujet: Re: Challenge Imagine Me And You : Ma religion dans son regard : les textes Mar 5 Aoû - 8:41 | |
| C'est un peu triste, on est bien d'accord 
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 lulu62149 Prénom : Lucie, lu' Age : 23 Messages : 3501 Sujet: Re: Challenge Imagine Me And You : Ma religion dans son regard : les textes Mar 5 Aoû - 11:58 | |
| Il y aura surement plus de textes pour le prochain. ça motivera peut-être |
Sujet: Re: Challenge Imagine Me And You : Ma religion dans son regard : les textes Mer 6 Aoû - 9:09 | |
| J'ai posté le mien su ff.net, c'est agréable de voir la page des stats comparé à mes OS sur mon autre compte. |
Sujet: Re: Challenge Imagine Me And You : Ma religion dans son regard : les textes Mer 6 Aoû - 22:25 | |
| Peut-être aurons-nous plus de participations mais si ça se poursuit sur plusieurs challenges alors je pense que je fermerais le forum. Je n'ai plus assez de temps pour ça malheureusement et j'aimerais recommencer à écrire à l'occasion.
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Sujet: Re: Challenge Imagine Me And You : Ma religion dans son regard : les textes  | |
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| Challenge Imagine Me And You : Ma religion dans son regard : les textes | |
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